Auteurs

Mélanie Boisvert (1,2), Stéphane Potvin (1,2)
(1) Département de psychiatrie et d'addictologie, Université de Montréal (2) Centre de recherche de l'Institut universitaire de santé mentale de Montréal

Résumé

Les hallucinations auditives verbales (HVA) sont des symptômes invalidants fréquemment associés à la schizophrénie. Trois principaux modèles neurobiologiques ont été proposés pour expliquer les mécanismes impliqués dans la genèse des HVA; les hypothèses d’une activité aberrante du cortex auditif primaire (gyrus temporal supérieur gauche), des aires du langage (aires de Broca et Wernicke) et/ou des régions impliquées dans la mémoire émotionnelle (hippocampe). Or, il n’y a toujours pas de consensus scientifique par rapport à un modèle en particulier. Nous avons effectué une méta-analyse sur 13 études examinant l’activité cérébrale chez un total de 208 participants ayant un trouble du spectre de la schizophrénie pendant que ceux-ci faisaient l’expérience d’HVA. Les analyses statistiques ont été effectuées à l’aide du logiciel Signed Differential Mapping avec un seuil non corrigé (p<0.001) et une étendue de cluster de 20 voxels. Nos résultats montrent que durant les HVA, on observe une activité bilatérale significative dans l’aire rétrosubiculaire, l’aire de Broca, l’insula et le gyrus temporal supérieur. Les résultats suggèrent des activations unilatérales du côté droit, notamment dans le gyrus de Heschl, le gyrus fusiforme et le gyrus temporal médian. Les activations unilatérales significatives du côté gauche sont la partie orbitale du gyrus frontal inférieur, le gyrus supramarginal, le gyrus pariétal inférieur et le gyrus post-central et précentral. Nos résultats soutiennent l’implication du cortex auditif primaire et des aires du langage dans les HVA dans la schizophrénie. Des études longitudinales en IRMf s’intéressant aux fluctuations temporelles des HVA dans la schizophrénie seront requises dans le futur.