Auteurs

Claudie Beaulieu et Louis Gendron
(1) Université de Sherbrooke (2) Département de pharmacologie-physiologie (3) Institut de Pharmacologie (4) Centre de recherche du CHUS

Résumé

Les opioïdes, comme la morphine, sont les analgésiques les plus souvent prescrits pour le traitement de la douleur modérée à sévère. Malheureusement, ceux-ci procurent de nombreux effets secondaires comme la dépendance, la tolérance, la détresse respiratoire ou encore la constipation. En effet, ceux-ci proviennent principalement de l’activation du récepteur opioïde mu (MOP), tout comme l’effet antidouleur des opioïdes. Il existe trois types de récepteurs aux opioïdes, soit le mu (MOP), le delta (DOP) et le kappa (KOP). Puisqu’il cause moins d’effets indésirables que MOP, notre laboratoire s’intéresse au potentiel thérapeutique produit par l’activation du DOP. Pour ce faire, nous étudions les ganglions de la racine dorsale (DRG), composés des premiers neurones impliqués dans la perception de la douleur, afin de déterminer quels neurones et quelles fibres expriment le DOP, ce qui nous donnera une meilleure idée du potentiel analgésique d’un agoniste delta. Dans les DRG, trois familles de fibres sont présentes : les fibres de large diamètre (fibres Aa et Ab) responsables de la proprioception et de l’extéroception, de diamètre moyen (fibres Ad) et de petit diamètre peptidergiques ou non-peptidergiques (fibres C) responsables de la nociception.

 

La distribution des récepteurs DOP et MOP est étudiée par l’hybridation in situ à l’aide de la technologie RNAscope. Les fibres de grand diamètre sont ensuite marquées par immunofluorescence grâce au marqueur NF200 alors que les fibres de petit diamètre peptidergiques  et non peptidergiques sont aussi identifiées par RNAscope (preprotachykinine-1; Tac 1 et P2X3).

 

Chez le singe, nos résultats suggèrent que le DOP semble autant se situer dans les fibres NF200 que TAC1 positives, donc les fibres de larges, moyen et petit diamètre peptidergiques alors que le MOP semble principalement localisé dans les cellules TAC1 positives. De plus, DOP et MOP sont co-exprimés et ce le plus souvent dans les fibres NF200. Les perspectives du projet inclus la comparaison des patrons de distributions du singe avec ceux de différentes espèces (souris, rat et humain).