Auteurs

Sari Gezzar-Dandashi(1, 2), Shufeng Zhou(3), Samiya Terbeche(1, 4), François Bélanger(1, 2), Elliot Drobetsky(1, 2), Hugo Wurtele(1, 2)
(1) Centre de recherche de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Montréal (2) Université de Montréal, Programme de Biologie moléculaire, Faculté de médecine (3) The Cancer Center - Massachusetts General Hospital, Harvard Medical School (4) Université de Montréal, Programme de Biochimie et médecine moléculaire, Faculté de médecine

Résumé

Introduction et Hypothèse : Le cisplatine (CisP) est parmi les chimiothérapies les plus utilisées en clinique pour traiter les cancers, dont le cancer de l’ovaire (CaOv). Néanmoins, des rechutes caractérisées par la résistance au CisP (R-CisP) surviennent fréquemment et restent un obstacle majeur dans le traitement du CaOv. Dans l’étude de cette problématique, nous avions précédemment montré que l’augmentation ectopique de l’expression de la protéine RPA permettait l’acquisition de la R-CisP dans des lignées cellulaires du CaOv, entre autres en suractivant les voies de réparation des dommages à l’ADN. De plus, une analyse du profile transcriptionnel de tumeurs de CaOv traitées avec des chimiothérapies à base de platine, dont le CisP, révèle une corrélation entre une expression élevée en RPA et un faible pronostic chez les patientes. Cela suggère que la surexpression de RPA en réponse au CisP permettrait l’acquisition de la R-CisP à travers la modulation des voies de réparation des dommages à l’ADN, et donc RPA pourrait être une cible thérapeutique intéressante dans le CaOv.

Méthodes et Résultats : On a donc évolué des lignées cellulaires R-CisP à partir de lignées préalablement sensibles au CisP afin d’établir un modèle isogénique d’acquisition de la R-CisP. Sans surprise, nous avons observé, par immuno-buvardage de type Western, une augmentation de l’expression protéique de RPA dans les cellules R-CisP. Par séquençage de l’ARN, nous avons révélé l’expression génique associée avec la R-CisP dans notre modèle et avons remarqué l’enrichissement de voies de réparation des dommages à l’ADN, dont la voie de la réparation des nucléotides par excision et la recombinaison homologue. Par essais de cytométrie en flux où l’activité de ces voies sont observables avec des rapporteurs immuno-fluorescents, on a validé la suractivation de ces voies. Remarquablement, la déplétion de RPA, par des petites molécules d’ARN interférentes, rétabli la sensibilité au CisP et la mort des cellules du CaOv. Nous étendons présentement cette approche à plusieurs autres lignées R-CisP isogéniques offrant une diversité génétique représentative du CaOv.

Conclusion : En combinaison avec le cisplatine, l’inhibition de RPA pourrait être avenue thérapeutique attrayante dans le cancer de l’ovaire et pour nombreux autres cancers traités avec des chimiothérapies à base de platine.